
Henri Leconte a marqué le tennis français de son empreinte. Il a remporté 9 titres ATP en simple et 10 en doubles. En 16 années de carrière, il n’a jamais laissé indifférent, que ce soit pour son style de jeu flamboyant ou de sa personnalité.
En 1986, il signe sa plus belle année sur le circuit en atteignant la demi-finale de Roland Garros puis de Wimbledon. Il termine à la 5ème place mondiale. En 1988, sa finale de Roland Garros sera un moment déterminant dans sa carrière et laissera un goût amer d’inachevé.
Malheureusement, les blessures vont venir ternir ce parcours mais ne vont pas altérer sa détermination. En 1991, il part en « mission » pour conquérir ce saladier d’argent de la Coupe Davis, avec Yannick Noah comme capitaine. Il joue un match d’anthologie contre Pete Sampras et remporte ensuite le double avec Guy Forget. Sa carrière continue et connaît d’autres grands moments, comme la demi-finale à Roland Garros en 1992. Il prend sa retraite en 1996.


Dans ce premier épisode, Henri parle de ses débuts dans une famille baignée dans le tennis où il « ne pensait que tennis ». Passionné, il rêvait d’atteindre la première et a toujours la conviction, dès le plus jeune âge, qu’il en ferait une carrière. On a parlé de son jeu à haut risque, qualifié de « d’Artagnan » des courts qu’il a mis du temps à comprendre et à maîtriser. On a parlé de la place accordée à l’instinct: « Je jouais à l’instinct, c’est ce qui m’a sauvé par moments et qui m’a aussi détruit par moments« .
Les difficultés n’ont jamais entamé sa confiance et évoque aussi l’importance de ses entraîneurs et de son entourage dans sa construction mentale. Il regrette également le manque d’intérêt envers la dimension mentale, dont il a pris conscience plus tard. Il évoque aussi, la difficulté de faire face à la pression lors de la finale de Roland Garros en 1998 et de la nécessité de se créer une « bulle » mentale.
« J’étais faible dans la tête, certainement la pression de se retrouver en Finale de Roland Garros en 1988 (..) La pression a été trop forte et mon entourage ne m’a pas aidé. Après, tu apprends à te connaître et à comprendre pourquoi ça n’a pas marché. J’ai beaucoup appris de 88 par rapport à 91 (..) à me créer ma propre bulle ».
Dans ce deuxième épisode, Henri nous raconte la manière dont il abordait ses matchs et sa manière de gérer ses émotions. Il explique, notamment, l’importance de ses énervements pour pouvoir gérer la pression.
On a aussi parlé de son état d’esprit qui pouvait changer en fonction de ses adversaires et où les meilleurs joueurs lui permettait de se sublimer.
Il revient sur sa finale perdue de Roland Garros en 1988 en analysant que ce qui n’a pas fonctionné et notamment le fait que la finale « était perdu bien avant » d’avoir joué le match. Pris par la peur de mal jouer, il a perdu son énergie et décrit « un trou noir » dont il n’a jamais réussi à ressortir pendant ce match.
Il parle de sa reconstruction, de son envie de se prouver à nouveau qu’il pouvait être parmi les meilleurs malgré les blessures et les difficultés qu’il a traversé dans sa vie personnelle.
Cette remise en question lui a été bénéfique pour aborder la rencontre de Coupe Davis en 1991 dans une autre disposition mentale. Il décrit cette conviction de gagner et de se montrer à lui-même et aux autres qu’il était capable de gagner un match qui comptait.
Il explique, comment ce cheminement l’a amené à réaliser que le mental était « la pièce maîtresse » pour un sportif de haut niveau.

Moi, j’avais besoin de communiquer avec le public, de m’engueuler, de dire que je suis un con, parce que ça me permettait de rester dans ma zone. Par moments, quand j’étais perdu et je n’en mettais pas une, je provoquais le public (..) J’étais un fou sur le terrain (..) Moi, ça me permettait d’évacuer la pression.